Samedi 9 décembre 2023, le Stade de la Tuilière accueillait le 195e derby lémanique opposant notre Lausanne-Sports au Servette FC. Entre l’usage d’engins pyrotechniques et scènes de violence à l’extérieur du stade, le Kop Sud Lausanne (KSL) suscite de nombreuses critiques.
Divers éléments d’avant-match ont contribué à la création du cocktail explosif qui a caractérisé cette soirée de derby. Malheureusement, le KSL s’est laissé entraîner par ce fâcheux mélange et ses réactions envers les autres protagonistes ont dépassé ses propres limites, entraînant de nombreux excès tout au long de la soirée. Nous prenons note des mesures qui sont prises à notre encontre et en assumerons pleinement les conséquences.
Néanmoins, nous tenons à mettre en évidence le reste du mélange, sans en nier notre implication, de sorte que chaque aspect de la situation puisse être totalement compris et pris en considération. Depuis l’ouverture de la Tuilière, les membres du KSL s’efforcent de mettre en garde l’ensemble des parties prenantes qu’un passage des supporters visiteurs sur la route adjacente à notre kop, qu’est la Route du Châtelard, n’a jamais été une solution durable. Et à juste titre, puisqu’aucun autre stade de Swiss Football League, et peut-être d’Europe, à l’exception de la Tuilière, n’expose les supporters locaux et visiteurs à une proximité aussi risquée. Un premier échec sécuritaire a été constaté le 17 octobre 2021 après une confrontation avec des fans de Grasshoppers. Depuis cet événement, cette zone a été à plusieurs reprises le théâtre et la source de tensions pour les supporters visiteurs et lausannois des tribunes “D” et “C”.
Les mesures prises jusqu’à aujourd’hui afin d’éviter des incidents, telles que l’installation de barrières de chantier, puis de barrières fixes, l’augmentation des effectifs de police et de sécurité privée, ainsi que la rétention de foules sur l’esplanade et dans la tribune D, se sont révélées défaillantes. De manière paradoxale, certaines d’entre elles, en particulier l’augmentation du nombre d’agents de «DELTA Security», ont avivé la nature explosive de la situation.
Dans le cadre du derby de ce week-end, comme lors d’autres rencontres, l’engagement de cette unité d’intervention et le comportement ouvertement agressif adopté par cette dernière a été la source d’une escalade sans précédent lors de la sortie en tribune D, notamment en :
– Empêchant la sortie à une partie de supporters lausannois alors que les visiteurs avaient déjà quitté les lieux ;
– Faisant usage de manière désinvolte de leurs matraques, entraînant des blessures chez certains supporters
– Faisant usage de manière excessive de gaz lacrymogène sur les passants ainsi qu’aux personnes leur portant secours ;
– Mettant sous contrainte de manière injustifiée notre photographe afin qu’il supprime des images révélant l’excès de leur intervention.
L’ensemble de ces actes démontraient les mauvaises intentions de cette unité, poussant ainsi à une réaction tout aussi musclée, mais injustifiable, des fans de la tribune « D ».
Nombreux étaient les politiciens vaudois à attendre au tournant ce genre de débordements afin de diffuser des articles et discours suscitant l’indignation de l’opinion publique. À cela s’ajoute leur volonté d’obtenir des arguments suffisants afin de réduire les charges que représente la gestion des matchs des équipes vaudoises de Super League à travers des matchs à huis clos ainsi que d’autres mesures de contraintes pour les fans.
Il est essentiel de souligner que le KSL a depuis longtemps préconisé des solutions alternatives, dont le passage du cortège de supporters par la route de Romanel ou le quartier de Maillefer, afin d’éliminer de nombreux risques. Plusieurs composantes ont donc contribué à l’escalade de la situation qu’a été le derby de ce samedi. Ils mettent en lumière la nécessité d’une remise en question de l’approche en matière de sécurité.
Le Kop Sud procédera à son auto-évaluation et espère qu’il en sera de même pour toutes les parties concernées. Il est indispensable de mettre l’accent sur la prévention des incidents plutôt que de continuer à opérer dans un environnement à haut risque et de réagir de manière disproportionnée par la suite.